Tuesday, April 21, 2009

Le point final

Un pied qui se pose sur le tarmac. Paris 6H00. Le Froid, la faim, la fin. C’est le temps de dissiper les brumes. D’essayer de transcrire sous forme intelligible la réponse floue d’un « C’était comment ? » qui ne peut en avoir. Il faut comprendre que ce n’est pas possible d’expliquer, que ce n’est pas possible d’être clair. Que la seule chose qui peut sortir de la bouche est un « C’était bien » qui correspondra à ce que la plupart des personnes attendent. Pour les autres j’espère que lire ces mots sera comme un tête-à-tête que parfois les circonstances ne permettent pas d’avoir.

Alors la terre saigne. De tous les côtés l’ocre surgit pour engloutir la moindre particule. L’orange et le rouge combattent pendant que l’incendie du paysage offre une vision unique. Et infatigablement l’horizon s’échappe. Entre ces deux roches craquelées, ridée comme la peau d’une vielle dame, l’ombre du souvenir reste aussi beau que l’instant du présent passé. Barbu et brulé par le soleil, on a jamais été autant en vie.

Et il faut sortir. Démystifier le rêve pour percuter la réalité. C’est un Las Vegas Parano aux drogues dures. On a croqué dans la pomme et le serpent rigole. L’addiction est là. Elle ne coule pas dans nos veines mais bien pire dans nos petits crânes de branleurs. Il faut transcender ces moments où les secondes se battaient entre elles jusqu’à la mort, disparaissant à un rythme effrayant les unes après les autres, jusqu’à porter nos fesses au pays des Lumières. Comment oublier qu’il y a un endroit, un moment de la vie ou la liberté prend enfin du sens ? Pas celui des livres, de la littérature, ou de celui du mec qui pense qu’on en fait trop. Le sens de pouvoir partir n’importe où, n’importe quand, sans explications, sans raison. Juste hurler qu’on est en vie.

Peut-on empêcher ces grands coups de marteaux sur l’estomac ? De ne pas penser à repartir demain sans rien dire à personne ? Le retour est synonyme de choix. Ces choix qui vont construire notre futur pour déterminer ce qu’on sera pour le restant de nos vies. Et pour l’instant la seule chose qui est vraiment sûre c’est qu’il y en a un qui s’appelle Simon et l’autre Guillaume. Que ca fait maintenant un mois qu’on arrive à être présent et absent à la fois.

Il faut redonner forme au flou le plus total en sculptant dans le présent. Gravir la montagne pieds et mains nus pour voir derrière. Ce n’est pas une voie sans issue mais un réveil. Un atterrissage forcé de deux avions en perdition. Et dans le crash il y a eu des pertes. Mais on ne peut pas se plaindre, on n’a pas le droit. Combien n’ont pas la chance de pouvoir partir ? Il faut juste laisser le temps au temps. La nostalgie laisse peu à peu sa place à une vie qu’on avait oubliée.

Alors c’était comment l’Australie ?

C’était bien.




1 comment:

Tom said...

tu nous auras fait vibrer jusqu'au bout avec tes récits...Merci de nous avoir fait participer...j'espère que le retour à la vie "normale" s'est bien passé.j'espère qu'on se verra cet été!biz mec